J’écris
Publié le 14 avril 2018
J’écris parce que j’aime les mots.
Une trace tangible de mon esprit,
une expression brute de mon être,
de mon cœur, de mon âme.
J’écris car c’est le seul lien,
le seul fil qui me rattache encore au monde,
ce monde construit qui m’oppresse,
m’aliène et m’oppose à moi-même.
J’écris parce que parler ne me va plus.
Mes maux sont plus fort que mes mots.
Mon malaise transpire dans mes propos
et inquiète mes interlocuteurs.
J’écris car il me faut m’exclure
de cette réalité qui a perdu son sens.
Je n’y ai plus ma place,
demain ne m’appartient déjà plus.
J’écris parce que j’ai tout perdu
et qu’il ne me reste que cela.
Ultime attestation de mon passage
dernière preuve, numérisée, éphémère.
J’écris sans rime, sans compter mes pieds,
sans mettre la forme, juste pour écrire.
Fatigué de savoir, épuisé de comprendre,
vidé de mon humanité.,
J’écris et je tourne ma page,
au moment où le monde s’engage
dans un autre monde,
je pose mon stylo et je ferme les yeux.