Nouvelle rencontre arachnéenne
Elle était là déjà bien avant que je ne la remarque, sans doute bien avant mon réveil. C’est son territoire. Le locataire habituel de cette chambre dans laquelle je suis hébergé le temps de mon passage professionnel dans la région parisienne a l’habitude de les laisser passer. Cet état de fait m’a été annoncé par sa maman, en qui j’ai toute confiance.
J’étais venu lui en parlé ce matin, juste après ma découverte, incertain de la conduite à tenir en cette demeure. Je lui ai proposé de venir la voir pour constater avec moi la réalité de sa présence mais mes propos l’on tout juste intéressée et elle n’a pas jugé utile de se déplacer pour si peu.
D’abord, comme je le vois souvent, j’avais craint une réaction d’effrois en apprenant la présence de cette visiteuse en son domicile. Ensuite, j’ai plutôt eu l’impression d’être celui qui s’en inquiétait.
« D’habitude, il les laisse faire leur vie » m’a-t-elle indiqué avec cette zenitude imperturbable qu’elle manifeste souvent et je dois avouer que cela m’a déstabilisé dans un premier temps.
Si vous lisez les billets de ce blog, vous savez que je me suis confronté à plusieurs reprises à la présence d’araignées et que je me suis fait un point d’honneur à gérer en bonne intelligence ces moments de cohabitation. Mais là, précisément, j’avais affaire un spécimen bien plus gros que ceux que j’avais déjà rencontré chez moi.
Est-ce dû au climat particulier de la région parisienne ou à une quelconque mutation dû à l’environnement altéré ou encore à une chaine alimentaire bien fournie ?
Je n’en sais rien. Ma seule certitude en cette première heure de ma journée qui avait plutôt bien commencée, c’est que me repères habituels étaient quelque peu bousculés.
Allais-je être cette fois-ci celui qui s’inquiète de la présence d’une araignée dans un appartement ?
Alors je suis retourné dans cette chambre observer l’animal et la prendre en photo.
Certes plus grosse, peut-être plus inquiétante mais en même temps je la trouvais plus joli, plus complexe dans son apparence, plus velue, comme plus aboutie.
J’ai pris sur moi et j’ai décidé de ne rien changer à mes principes de respect de la vie. Cela me permettait aussi d’être en en conformité avec les habitudes de la maison.
Finalement, le temps de prendre ma douche, elle avait disparu. Où était-elle allée ?
Sous le lit ?
Derrière le radiateur ?
Peut-être avait-elle décidé de profiter de la fenêtre que j’avais ouverte pour aller prendre l’air ?
Ou bien dans ma valise que je finissais de préparer en vue de mon retour chez moi pour le week-end et qui était ouverte. Avait-elle décidé elle aussi de quitter la capitale ?
J’ai choisi de ne pas m’attarder sur cette dernière hypothèse, ni sur les autres d’ailleurs et j’ai lâché l’affaire.
J’ai passé une bonne journée au travail ou j’ai accueilli un nouveau groupe de stagiaire et j’ai fini mon après-midi à la gare Montparnasse pour prendre ce train dans lequel je rédige ce billet (vive les trains connectés).
Voilà, encore une de mes histoires d’araignée qui ne part de rien et qui ne va nulle part. C’est tout moi ça !
Et vous, qu’auriez-vous fait ?
M.
Michel, merci !