Chasse à courre

Pour commencer ce billet, je tiens à exprimer toutes mes condoléances au compagnon d’Élisa, laquelle nous a quitté dans d’affreuses circonstances le week-end dernier. Ce jour-là, cet homme a perdu la femme de sa vie te l’enfant qu’elle portait.
En second lieu, je rappellerai cette phrase : « Un chasseur sachant chasser doit savoir chasser sans son chien ». Ça, c’est une formule que j’ai souvent eu l’occasion d’essayer d’énoncer sans accros quand j’étais enfant et ados sans forcément y arriver. Une autre époque.
Cela ne correspond en rien avec la pratique de la chasse à courre. Pour le mot « courre », le site Larousse.fr nous propose la définition suivante : « Poursuivre un animal avec des chiens courants : Courre un cerf ».
Cette pratique, elle aussi d’une autre époque (mais encore plus lointaine), renvoi à un temps ou des hommes, généralement de bonnes familles et bien argentés considéraient qu’ils avaient le droit de se regrouper, accompagnés de chevaux et de chiens, pour chasser des animaux.
Je veux bien considérer qu’il fut un temps où, pour organiser de grands festins, il fallait bien chasser le gibier d’une manière ou d’une autre.
Il y a même une époque moins lointaine où des chasses à courre étaient organiser pour chasser du nègre.
Mais tout cela, c’était avant. Aujourd’hui, il est quand même beaucoup plus simple d’aller chez le boucher (pour peu que l’on souhaite encore manger de la viande) et pour ce qui est de la chasse aux nègres, c’est maintenant interdit et plutôt mal vu.
Donc, de nos jours, la pratique de la chasse à courre est encore présente mais elle est plus considérée comme un sport que comme une nécessité.
Or, ce week-end, Élisa Pilarksi, une jeune femme de 29 ans, a succombé aux morsures de plusieurs chiens alors qu’elle promenait le sien dans la forêt domaniale de Retz située dans l’Aisne.
Au même moment et dans la même forêt se déroulait une chasse à courre.
La question qu’ose poser les médias est de savoir s’il existe un lien de cause à effet entre cette mort horrible et cette chasse.
A cette question, la réponse officielle de la société de Vénerie dont l’objet est de perpétuer les traditions cynégétique (qui se rapporte à la chasse) est la suivante : « Rien ne démontre l’implication des chiens de chasse dans le décès de cette femme ». Elle précise aussi que « Les chiens sont dressés pour chasser un animal particulier et obéir en toute circonstance à l’homme ».
Je me permets quand même de souligner l’impertinence de cette précision. En effet, si le dressage de ces chiens est effectivement ciblé, le fait de préciser qu’ils obéissent en toutes circonstances à l’homme me laisse penser que cela pourrait amener ces canins à sortir du cadre de leur dressage.
Quoi qu’il en soit, j’ai appris ce soir par le journal de France 2 que des prélèvements ADN allaient être effectué sur les chiens potentiellement impliqués pour tenter de connaître la vérité. Affaire à suivre…
Cela dit, j’affirme par ce billet ma position sur l’idée qu’en ce troisième millénaire du calendrier chrétien, il est grand temps que nos contemporains affirment par les mots et les actes son humanité.
Dans cette idée, un sport ne devrait en aucun cas s’organiser autour du fait de prendre la vie d’un autre être vivant. Qu’il s’agisse de chasse, de pêche, de corrida ou tout autre tradition du même type.
Jamais, si ce n’est réellement pour se nourrir (ce qui est alors dans l’ordre des choses), un sport ne devrait être organisé autour d’une mise à mort.
Le sport est une activité humaine qui ne devrait concerner que les humains.
M.